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Cancer du sein

Depuis plusieurs années, nous relayons les informations de la Fédération UFC Que Choisir, relatives au dépistage du cancer du Sein.

Nous recopions donc le dernier article sur le sujet.

Relativiser les bénéfices du dépistage

Alors qu’Octobre Rose et sa déferlante en faveur du dépistage organisé du cancer du sein viennent de débuter, un collectif de médecins explique en images pourquoi faire radiographier ses seins tous les 2 ans à partir de 50 ans ne va pas de soi. De son côté, le ministère de la Santé prend timidement en compte les critiques.

C’est un petit film de 8 minutes (1), fait avec les moyens du bord, financé via une plateforme participative, mais qui a le mérite de remettre les choses à leur place. « Mammo de dépistage, oui ou non », œuvre du collectif médical Cancer Rose, relève le défi d’expliquer, chiffres à l’appui, pourquoi participer au dépistage organisé du cancer du sein tous les 2 ans à partir de 50 ans, comme c’est recommandé, ne va pas de soi (lire notre enquête de 2012 sur le sujet). À la veille d’Octobre Rose, mois traditionnel de la mobilisation contre le cancer du sein et pour le dépistage systématique, il fallait oser jeter ce pavé dans la mare. C’est une radiologue, Cécile Bour, qui, dans la vidéo, s’applique à détailler les très faibles avantages du dépistage organisé – une vie rallongée pour 2 000 femmes dépistées pendant 10 ans – et les inconvénients majeurs qu’il comporte : sur ces 2 000 femmes, 10 femmes seront traitées inutilement, y compris par mastectomie, sur la base d’un sur-diagnostic, et 200 femmes subiront une fausse alerte. Sans compter les effets délétères des rayons reçus à chaque examen.

En présentant son film, le collectif Cancer Rose a rappelé que le dépistage ne repérait pas les cancers les plus agressifs, ceux qui se développent si vite qu’ils passent à travers les mailles du filet. On les appelle d’ailleurs les cancers « de l’intervalle ». A contrario, ce sont les petits cancers d’évolution lente qui sont détectés au dépistage, qui, pour certains, auraient régressé sans traitement. Ceux-là peuvent parfaitement être pris en charge sans dépistage systématique, au moment où la femme sent une grosseur dans son sein, et traités dans un cadre classique.

Il semble que, peu à peu, les autorités commencent à être sensibles aux vérités statistiques : un rapport remis à l’Institut national contre le cancer (INCa) en septembre dernier prône une refonte du dépistage en fonction de la controverse scientifique sur son efficacité. Reste que les propositions du président de l’INCa à la ministre de la Santé, dans une lettre du 16 septembre, n’augurent rien de bon : il refuse tout net l’hypothèse d’un abandon du programme de dépistage, préférant recommander une « rénovation » du programme de dépistage, en « l’inscrivant dans une logique plus individualisée du parcours de santé, prenant appui sur le médecin généraliste ».

Anne-Sophie Stamane

Publié sur le site www.quechoisir.org

1 – Disponible sur le site www.cancer-rose.fr/actions.html

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