Communiqué de presse Nouvelle Calédonie

BOUCLIER QUALITE PRIX : une affaire des seuls professionnels ?

Dans le cadre de sa lutte contre la vie chère, le gouvernement a proposé d’instituer un « bouclier qualité prix » (BQP), s’inspirant de ce qui est fait dans d’autres départements et territoires d’outremer.

Ce bouclier, présenté début octobre, vient d’être complété par des produits frais (fruits, légumes, viande et poisson).
Sur la méthode, le gouvernement a approuvé des accords « interprofessionnels » et force est de constater que les consommateurs, et notamment nos bénévoles, n’ont pas été pleinement associés aux discussions préalables, malgré leur très longue implication dans diverses commissions et plus récemment à l’IFEL.

Les premières informations recueillies montrent que le prix plafond du BQP est élevé par rapport aux prix pratiqués actuellement sur les marchés et dans divers magasins. Où est l’effort des opérateurs ?

Nous regrettons aujourd’hui :
• que la composition et donc le prix du BQP n’incluent pas la notion de quantité nécessaire aux besoins de
consommation mensuelle d’une famille.
• que les produits du BQP ne prennent pas en compte les intérêts nutritionnels des consommateurs : on y trouve des produits issus de la transformation industrielle. La qualité nutritionnelle doit constituer un élément clé du choix des produits retenus dans la liste.
• que les produits frais soient aujourd’hui proposés à un prix moyen de plus de 400 francs le kilo, au moment où la production locale apporte sur le marché des légumes, des produits à moins de 200 francs le kilo et des fruits à moins de 300 francs le kilo.
• que la diversité des fruits et légumes ne soit pas au rendez-vous, alors que les recommandations visent une consommation de 25 fruits et légumes différents par semaine.
• que, pendant quelques semaines, les produits ne soient pas regroupés dans les magasins, afin de permettre aux consommateurs de les repérer plus facilement.
• que le BQP ne profite pas à tout le monde : pour les « petits » magasins, ce sera sur la base du volontariat. Quid des consommateurs éloignés des grandes surfaces ?
• que l’engagement sur l’effort que suppose le BQP ne soit pas étendu à l’ensemble des acteurs (transports,
acconage, transitaires, …).

Par ailleurs, le retour d’expérience, constaté par l’Autorité de la concurrence dans son avis n°19-A-12 du 4 juillet 2019 concernant le fonctionnement de la concurrence en Outre-Mer (mais qui ne concerne pas la Nouvelle-Calédonie), montre que la part du BQP dans le volume et le montant des ventes est à la fois marginale et stable : l’impact du BQP reste très limité pour l’ensemble des consommateurs. La lutte contre la vie chère reste ainsi confinée à une liste d’une centaine de produits.

Il est aujourd’hui nécessaire :
• de demander à l’Autorité de la Concurrence de la Nouvelle-Calédonie de mener une étude globale comparable à celle référencée ci-dessus, afin d’identifier rapidement les marges de manœuvre des différents acteurs économiques en matière de baisse des prix ;
• de relancer les discussions autour des accords de compétitivité ;
• de travailler sur les dépenses contraintes des consommateurs (eau, électricité…) avec les collectivités et les acteurs économiques concernés.

Pour le Conseil d’Administration
la présidente, Luce LORENZIN
CONTACT PRESSE : 28 51 20 / 76 09 45
Nouméa, le 28 octobre 2019

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