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Un smartphone Android envoie dix fois plus souvent de données à Google qu’un iPhone à Apple

D’après une étude, les smartphones Android envoient de régulièrement des données à Google même lorsqu’ils sont en veille. Les iPhone, eux, sont nettement moins gourmands en informations personnelles.

Même en veille, un smartphone Android envoie énormément d’informations à Google. C’est ce qu’a conclu le chercheur en informatique Douglas Schmidt, de l’université Vanderbilt à Nashville, dans une étude distribuée par l’association d’entreprises Digital Content Next, qui représente plusieurs grands médias américains. Le chercheur a étudié les données transmises par un smartphone Android, en l’occurrence un LG X Power sous Marshmallow, la sixième version du système d’exploitation mobile de Google. Cette dernière équipe actuellement 23,5% des téléphones Android dans le monde.

Dans une première expérience, l’appareil Android a été laissé en veille pendant une journée avec le navigateur Web Chrome ouvert en tâche de fond. Un iPhone en veille avec le navigateur Safari en arrière-plan a été placé dans les mêmes conditions. Résultat: le smartphone Android a contacté les serveurs de Google dix fois plus souvent que l’iPhone n’a communiqué avec Apple. Le plus souvent, il s’agit de dialoguer avec Google Play ou envoyer des rapports de bugs. Mais c’est en particulier à la localisation de l’appareil que s’intéresse Google: le téléphone Android lui transmet sa position 340 fois par jour. L’étude ne précise pas si la fonction GPS du smartphone était activée ou non, mais souligne que Google peut aussi obtenir localisation précise de ses utilisateurs en analysant les signaux Wi-fi environnants. Par contraste, l’iPhone communique sa localisation à Apple seulement… une fois par jour.

Services publicitaires
Pour se soustraire aux collectes de Google, on pourrait tenter de ne plus utiliser Google Search, Google Maps, YouTube et autres services tiers. Néanmoins, sur une «journée d’utilisation typique», en employant d’autres applications sur le smartphone Android, celui-ci a pourtant signalé sa position 450 fois. La situation est nettement meilleure sous iOS, où Google s’avère presque incapable de géolocaliser l’appareil sans l’aide de ses services. Apple collecte quelques données géographiques sur ses iPhone, mais seize fois moins que ne le fait Google sous Android. La localisation est un sujet sensible pour le géant du Web: il fait actuellement l’objet d’une plainte en justice à ce propos aux États-Unis, accusé de collecter des données géographiques même lorsqu’un utilisateur le refuse explicitement.

Mais Google dispose encore d’une arme secrète: sa régie publicitaire. Grâce à des outils comme AdSense ou Google Analytics, intégrés dans les publicités des pages Web et applications, il peut espionner même les utilisateurs qui se passent complètement de ses produits. iPhone et téléphones Android sont touchés dans les mêmes proportions. La majorité des bloqueurs de publicités se contentent d’empêcher l’affichage des annonces, sans interférer avec les outils de Google.

Google utilise ces données dites «passives» pour identifier les utilisateurs à leur insu, et ce à des fins publicitaires. Le «Google Advertising ID», ou GAID, est attribué à chaque appareil et classe son utilisateur dans des catégories pouvant être ciblées par les annonceurs. «Bien que les données soient collectées avec des identifiants anonymes, Google a la possibilité de les relier au compte Google de l’utilisateur», souligne Douglas Schmidt dans son étude. Il est possible de réinitialiser ou de désactiver le GAID en se rendant dans la section «Google» des paramètres de son téléphone Android, puis dans la catégorie «publicité». D’autres entreprises constituent des profils publicitaires d’internautes selon leurs pratiques en ligne, comme le réseau social Facebook.

Les résultats de cette étude ont vite été critiqués par Google, pointant que le chercheur Douglas Schmidt a déjà été un témoin dans le procès qui oppose le géant du Web à Oracle. La société est en conflit avec Google autour de l’utilisation du logiciel Java. «Il n’est donc pas surprenant que ce rapport contienne des informations trompeuses», a assuré un porte-parole de la société à plusieurs médias américains, sans donner plus de détails.

cf:info.economie.lefigaro.fr

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