Nous faisons suite à la polémique que nous avons engagée concernant la qualité des ananas locaux. Nous vous avions indiqué que nous avions saisi le président de la Chambre d’Agriculture et de la Pêche pour un rendez-vous. Eh bien il ne nous a pas répondu. Serait-ce une forme de mépris du consommateur payeur ?
Par ailleurs nous rappelons que nous avons eu une réunion à l’IFEL avec des décisions prises pour améliorer la situation et mieux informer les consommateurs en leur indiquant en particulier la date de récolte. En effet cette nécrose provoquée par le champignon apparaît après récolte au bout d’un délai d’environ 7 jours.
Les producteurs s’étaient engagés à fournir cette information soit sur les cageots soit sur la facture. Or ils n’ont rien fait et pire le prix des ananas en grande surface a grimpé à plus de 850K/Kg. Dans ces conditions la confiance des consommateurs n’est pas revenue et pour marquer le coup nous appelons les consommateurs et les distributeurs à ne plus acheter d’ananas locaux tant que les engagements ne seront pas respectés et tant que les prix n’autoriseront pas les consommateurs à accepter un certain risque de tomber sur un ananas nécrosé.
Avec mon président et mon vice-président, nous avons donc décidé d’envoyer le communiqué de presse dont la teneur vous est communiqué ci-après afin de mobiliser média, consommateurs et distributeurs pour faire appliquer les engagements pris, baisser drastiquement les prix de vente et redonner confiance dans les ananas locaux
« UFC a participé à une réunion de l’IFEL (Interprofession des Fruits Et Légumes) au cours de laquelle des décisions collectives ont été prises entre les producteurs et les distributeurs.
Parmi ces décisions il y avait l’indication sur la facture ou sur les cageots de la date de récolte des ananas afin de pouvoir les commercialiser dans un délai maximum de 7 jours après la récolte. Cette information devait pouvoir être communiquée aux clients dans la mesure du possible par les distributeurs.
Or nous avons pu constater que les producteurs dans leur majorité n’ont pas respecté cet engagement et des distributeurs nous ont confirmé que l’information de la date de récolte n’était pas mentionnée.
De plus nous avons pu constater une envolée des prix à 850 voire 900F/Kg ce qui en l’absence d’information permettant au consommateur d’avoir confiance dans le produit qu’il achète, est rédhibitoire et ne laisse aucun doute sur l’absence de volonté de la filière de rassurer le consommateur et l’inciter à revenir consommer des ananas locaux.
Nous nous en sommes émus auprès de l’IFEL qui a procédé à sa propre enquête et envoyé un rappel à tous les producteurs de respecter les engagements pris. Malheureusement l’IFEL n’a pas de pouvoir coercitif et ne peut qu’inciter la profession à respecter ses engagements, ce qu’elle a fait et nous l’en remercions.
Nous avons saisi fin août le président de la Chambre d’Agriculture et de la Pêche pour solliciter un entretien pour évoquer le mécontentement croissant des consommateurs concernant la qualité et les prix des productions locales de fruits et légumes. Nous n’avons toujours pas eu de réponse à notre demande. Serait-ce par mépris des consommateurs qui ne sont présents que pour acheter à tout prix la production locale quelle que soit la qualité et le prix proposé, puisque tout est contrôlé via des quotas empêchant toute concurrence et toute comparaison de qualité et de prix.
Nous demandons dès lors aux consommateurs et aux distributeurs de ne plus acheter d’ananas locaux tant que les engagements pris à l’IFEL ne seront pas respectés et que les dates de récolte ne seront pas clairement affichées sur les étals. Nous demandons également que pendant les 3 mois qui viennent les prix des ananas à la vente soient plafonnés à 400F/Kg afin que le consommateur qui se trouverait confronté à un ananas nécrosé de l’intérieur puisse au moins limiter sa perte par des prix bas. Nous avons pu constater que certains magasins parvenaient à commercialiser des ananas dans ces prix.
Enfin nous demandons instamment que le président de la Chambre d’Agriculture et de la Pêche donne droit à notre demande de rendez-vous afin que nous puissions sortir d’une situation de défiance générale des consommateurs face aux produits locaux notamment en raison de l’absence d’information sur leur qualité et leur prix souvent supérieurs aux produits importés.
L’union fait la force, montrons que les consommateurs peuvent agir pour défendre leurs droits et obtenir des évolutions dans la façon dont ils sont traités par le monde agricole en général (il y a heureusement des exceptions mais elles sont noyées dans la masse).
Signé : Gilles VERNIER, président »