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Assurance-vie : ces frais qu’il faut comparer avant de souscrire

Vous hésitez entre plusieurs contrats d’assurance-vie ? Mais vous ne vous y retrouvez pas parmi les multiples frais figurant dans la notice ? Descriptif, point par point, des différentes couches de frais de l’assurance-vie.
« Frais à l’entrée », « frais de gestion », « frais d’adhésion », « frais de service des rentes », « frais sur quittances d’arrérages »… Compliqué ! Les multiples appellations dans la notice d’information peuvent interloquer le potentiel souscripteur d’une assurance-vie. Sur les contrats commercialisés actuellement, les frais se tiennent pourtant en quatre grandes familles.

Les frais d’entrée ou sur versement
Première famille : les frais perçus à la souscription et pour chaque versement sur le produit d’épargne. Il faut toutefois distinguer les frais de dossier ou d’adhésion, systématiques sur les contrats associatifs, des frais de versement. Les premiers sont généralement fixes et se chiffrent en quelques dizaines d’euros. Les frais de versement, aussi appelés « frais d’entrée », rognent eux une partie de chaque investissement avant même que vous ne puissiez faire fructifier ce capital.

Ces frais de versement, de 5% au maximum, sont omniprésents sur les contrats bancaires et quasi systématiques sur les contrats distribués par des conseillers en gestion de patrimoine (CGP). Logique : une partie de ces frais de versement reviennent aux distributeurs (CGP, agents généraux, etc.) afin de financer leur activité. En revanche, ils sont le plus souvent à 0% sur les contrats d’assurance-vie en ligne.

Exemple. Julie ouvre une assurance-vie avec un investissement de 50.000 euros. Pas de frais d’adhésion mais 3% de frais de versement. Résultat : son contrat ne dispose « que » de 48.500 euros suite à la souscription, puisque les frais de versement pèsent 1.500 euros dans ce cas précis. Avec un taux de rémunération en phase avec les conditions actuelles, de 2,25% net, le capital ne grimpe qu’à 49.591 euros au bout d’un an, et 50.707 euros au bout de 2 ans. Julie doit donc investir sur le moyen ou long terme pour espérer gagner de l’argent.

Pour plus de détails : Comment les frais de versement rognent la rentabilité

Les frais de gestion
Deuxième grande famille : les frais perçus chaque année par l’assureur pour financer son activité de gestionnaire. Ces frais de gestion se calculent en pourcentage et varient le plus souvent de 0,50% à 1% de l’encours selon le contrat ou les supports concernés, fonds euros ou unités de compte (UC). De très nombreux produits distinguent ainsi les frais de gestion sur le fonds en euros des frais de gestion sur UC.

Précision d’importance : les rendements des fonds en euros, qui servent si souvent à distinguer les meilleurs contrats, sont quasi systématiquement communiqués « net de frais de gestion ». Autrement dit, peu importe le niveau de frais de gestion, la rémunération des dernières années suffit à les comparer. Autre précision : les assureurs jouent parfois sur ces mêmes frais de gestion, en rognant leur marge, pour bonifier le rendement du fonds en euros, à condition que le titulaire du contrat investisse en UC ou qu’il dispose d’un capital conséquent.

Exemple. Yanis possède un contrat de 50.000 euros, pour moitié investi en UC (frais de gestion de 0,85%) et pour moitié sur le fonds euros (frais de gestion de 0,70%). Les 25.000 euros placés sur le fonds en euros (rendement de 2,25% « net de frais de gestion ») lui ont ainsi permis d’engranger 562,5 euros, 175 euros revenant à l’assureur au titre des frais. Sur les UC, les frais de gestion réduisent le nombre de parts détenues par Yanis. Schématiquement, pour un rendement de 4%, soit 1.000 euros, Yanis n’en récupère que 779 euros.

Les frais d’arbitrage
Troisième famille : les frais engendrés par une transaction « interne » au contrat, d’un support vers un autre. Les frais sur arbitrages varient selon les contrats ou les options choisies. Ils dépassent toutefois rarement 0,50% de la somme arbitrée et sont souvent gratuits pour les arbitrages réalisés sur internet. Mais attention : ces frais sont parfois fixes (un montant donné par transaction) et les frais exprimés en pourcentage s’accompagnent parfois d’un plafond ou d’une tarification minimum, ce qui incite à réaliser des arbitrages conséquents.

Exemple. Paul veut transférer 1.000 euros d’un support en UC vers un autre. Avec des frais d’arbitrage de 0,50%, ce n’est donc que 995 euros qui seront investis sur le second support.

Les frais de gestion pilotée ou sous mandat
Toujours dans cette troisième famille de frais, la gestion pilotée ou sous mandat peut permettre à un épargnant de déléguer ses arbitrages à un professionnel. Ce qui fait généralement l’objet d’une majoration des frais de gestion, afin de rémunérer la société qui assure ce mandat d’arbitrage.

Exemple. La gestion sous mandat de l’assurance-vie de Soazig affiche des performances brutes de 8,30% sur un an. Les frais de gestion du contrat (0,85%) sont majorés de 0,20% pour ce mandat, soit 1,05% au total. Si le contrat, de 50.000 euros, ne prévoit pas de frais d’arbitrage, alors le gain annuel « net de frais de gestion » est de 3.581 euros, 569 euros se partageant entre l’assureur et la société mandatée.

Les frais indirects
Ceux-là ne figurent pas toujours dans vos conditions générales. Mais ils s’ajoutent indirectement à ce millefeuille de frais lors de la vie de votre contrat. Ainsi le distributeur perçoit des rétrocessions ou rétrocommissions de la part de l’assureur sur les frais de versement, mais aussi de la part des sociétés d’asset management gérant telle ou telle UC, ces supports intégrant leurs propres frais de gestion. Pour le titulaire de contrat, l’impact n’est pas toujours visible. Certains assureurs font apparaître l’ensemble de ces frais indirects sur l’information annuelle envoyée aux assurés. Mais cela n’a rien de systématique.

Lire à ce propos : Vers plus de transparence sur les commissions ? et Les frais restent opaques « faute de sanction »

Les frais de rente
Quatrième et dernière famille de frais apparaissant sur les contrats : les frais postérieurs à la phase d’épargne, si le contrat est un jour converti en rente viagère. Dans cette famille, cohabitent les frais de conversion (transformation du capital en rente viagère), les frais d’arrérage et les frais de gestion de la rente. Comme leur nom l’indique, les frais de conversion sont perçus par l’assureur au moment de la « transformation ». Les frais de gestion de la rente fonctionnent eux comme les frais de gestion en phase d’épargne et sont souvent d’un niveau similaire (0,70% environ). Les frais d’arrérage (3% environ) viennent pour leur part rogner le montant de la rente versée au bénéficiaire. Le plus souvent, l’assurance-vie prévoit un ou deux types de frais pesant sur la phase de rente, plus rarement trois.

Exemple. Elisabeth, née en 1945, possède un contrat de 50.000 euros, converti en rente viagère, avec des frais d’arrérage de 3%. Sa rente annuelle « brute » est de 2.378 euros. Elle perçoit donc chaque année une rente « net de frais d’arrérage » de 2.306,66 euros.

Lire aussi : Quelle différence entre frais d’arrérage et frais de gestion de la rente ?

Un millefeuille plus ou moins épais
Par le passé, certains assureurs intégraient aussi des frais précomptés, désormais interdits, ou des frais de sortie, lesquels subsistent parfois pour des rachats partiels programmés. Mais les contrats modernes se limitent aux quatre familles citées, qui se superposent, plus ou moins, selon les contrats. Faut-il à tout prix cibler du 0% ? Impossible : les frais de gestion sont systématiques mais les frais de versement peuvent, eux, être négociés. Et une assurance-vie avec des frais de versement mais bien rémunérée n’est pas nécessairement une mauvaise affaire sur le long terme. L’important : connaître et comprendre les différents frais existants pour comparer en connaissance de cause, et s’assurer qu’ils soient bien la contrepartie d’un service rendu !

Lire aussi : Les pièges à éviter pour choisir son assurance-vie

ref: cbanque.com

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