Suite à la lettre ouverte aux producteurs d’ananas, l’IFEL (Interprofession Fruits Et Légumes de Nouvelle Calédonie) a réuni toutes les parties prenantes ainsi que des techniciens, un représentant de la Chambre d’Agriculture et un représentant d’UFC, pour définir un plan d’actions afin de redonner confiance aux consommateurs, concernant la production actuelle d’ananas.
Vous avez peut-être regardé le JT du 7/08/2025 sur le problème qu’UFC a soulevé concernant le champignon qui attaque à cœur les ananas. Le reportage que la 1ère a réalisé est largement tendancieux et particulièrement déséquilibré car il ne présente le point de vue que d’un seul agriculteur, en minimisant le problème soulevé et en tendant à montrer que les ananas produits par cet agriculteur (Stéphane) étaient sains.
Un œil averti aurait pu se rendre compte que l’un des ananas ouvert par l’agriculteur commençait à avoir les signes avant-coureurs de la contamination par le champignon car la chair présentait deux points brunâtres qui sont les premiers signes de développement d’une tache noire.
Le reportage tendait à minimiser le problème et à le marginaliser alors que nous constatons sur les réseaux sociaux une avalanche de réactions de personnes qui ont décidé de boycotter les ananas après avoir acheté des produits contaminés pas seulement dans les derniers jours comme semblait le dire le reportage, mais tout au long de l’année. L’alerte lancée par UFC visait à demander à la profession de prendre des mesures pour rassurer les consommateurs et sauvegarder les récoltes d’ananas locaux, car de plus en plus de consommateurs n’achetaient plus le produit, surtout au prix où ils sont vendus.
L’IFEL a très bien et très rapidement réagi et la réunion qu’elle a tenue a été très constructive. Les professionnels présents ont tous reconnu que la variété d’ananas (Victoria de Tahiti) de Nouvelle Calédonie était très sensible à la contamination par ces champignons (en fait il y en a plusieurs) et que la production en cours avait été particulièrement atteinte.
Ces champignons sont présents dans le fruit et la nécrose n’intervient qu’après la récolte dans un délai de 5 à 7 jours sur des ananas mûrs. Les producteurs peuvent donc dire que leurs ananas sont saints au départ de leur champ mais lorsqu’ils sont achetés par le consommateur la nécrose et les taches noires se sont développées. Très souvent c’est la moitié du fruit, voire plus qui est à jeter. Au prix où sont vendus les ananas, c’est inacceptable.
Les professionnels de l’IFEL ont très bien réagi à l’alerte lancée par UFC, et pris le problème à bras le corps pour apporter des réponses à très court terme, en attendant que des solutions à plus long terme puissent être mises en œuvre pour lutter contre ce fléau qui sévit en zone tropicale partout dans le monde. UFC remercie l’IFEL pour sa réaction immédiate suite à notre lettre.
Le problème existe et il est loin d’être marginal, il y a des précautions à prendre lorsqu’on achète des ananas et se méfier des fruits murs car la nécrose a sans doute commencé et consommer les fruits dans un délai de 2 jours maximum en évitant de les mettre au frigo car le froid accélère le développement du champignon et des taches noires. Le développement des taches noires est facilité en saison fraiche mais se produit en fait toute l’année surtout si les fruits sont conservés dans des frigos ou commercialisés dans un trop long délai après le ramassage. En fait pratiquement tous les ananas sont contaminés par le champignon mais la nécrose ne se développe pas systématiquement et lorsqu’on les consomme rapidement après la récolte (dans un délai d’une semaine maxi), la nécrose n’a pas le temps de se développer.
A noter que la partie saine d’un ananas contaminé peut être consommée sans risque.
Les producteurs devraient récolter les ananas plus tôt et indiquer sur leur facture et sur les cageots les dates de récolte afin d’informer le revendeur pour que la vente intervienne dans un délai maximum de 7 jours après la récolte. La grande distribution devrait instaurer un contrôle systématique en ouvrant 3 ananas dans chaque lot pour vérifier l’état de contamination.
Ce sont certes des palliatifs en attendant une résolution du problème à plus long terme.
A noter que d’autres variétés d’ananas sont moins sujettes à la contamination par ces champignons.
Affaire à suivre mais on progresse. Nous avons besoin de votre soutien car plus nombreux nous serons et plus efficaces seront nos actions.